UN MUR POUR TOI
UN MUR POUR MOI

Mellor Primary School, Stockport, England, 2015 © Beccy Lane, Positive Image

Intégré dans la forêt à la lisière du district de Peak, cet agrandissement de l’école primaire améliore les liens entre l’intérieur et l’extérieur pour créer un environnement d’apprentissage sain. Construit à partir de matériaux naturels et locaux, le bâtiment s’inspire de la philosophie de l’école de Mellor. Le mur-habitat est la pièce maîtresse de cette idée, construit par la collectivité à l’aide de matériaux recyclables et recyclés, il abrite des oiseaux, des abeilles, des insectes et des chauves-souris, fait la promotion de la biodiversité locale et agit comme un outil d’apprentissage.

Sarah Wiggleworth architecte / Eleanor Brough (chef de projet) / Rhodes and Partners (structure) / Enfants, parents et instituteur·trices 

Un mur pour toi un mur pour moi

« Quand on logeait dans des maisons faites de matériaux naturels remplies d’animaux domestiques ou de stocks de grains facilement accessibles, l’homme cohabitait involontairement avec quantité d’espèces animales. Et ce n’était pas sans impact pour lui : dégâts sur la nourriture et les vêtements, maladies et parasites véhiculés par les rongeurs. Aujourd’hui nous construisons des maisons parfaitement isolées, sans la moindre cachette ni le moindre accès pour la faune sauvage et, franchement, ça manque de vie… Bien sûr, il n’est pas souhaitable de remettre en question le principe de l’isolation de l’habitat, mais on peut penser à réserver des espaces, des volumes pour la faune. » (Jean François NOBLET, naturaliste, 2019) 

Comment préserver des espaces réservés à l’humain tout en laissant la possibilité à d’autres espèces d’habiter ? Il s’agit tout d’abord de réinventer les rapports perdus à l’animal comme apport énergétique : « énergie calorifique pour l’habitat comme ce fut le cas dans les fermes traditionnelles, où énergie existentielle et émotionnelle pour l’être capable de s’ouvrir à l’amitié avec le non humain. » (Mathias ROLLOT, architecte, 2018) 

Finalement c’est comme si pour chaque projet on élaborait les programmes avec l’ensemble du vivant, l’utilisateur·trice est multiple, il·elle est humain et non-humain. Tou·te·s seraient étudié·e·s, animaux domestiques, sauvages ou liminaires, arbres, plantes et champignons.

Pour des climats océaniques et méditerranéens, en été, l’ajout d’un mur vivant à la paroi externe peut diminuer la température des pièces intérieures de 1,5 à 5°C et diminuer la consommation d’énergie pour la climatisation de 37 à 51%. - DJEDJIG R et al. (2015) / OLIVIERI F. et al. (2014)

DJEDJIG R et al. / OLIVIERI F. et al. 2014 et 2015

8% des villes servent de refuge à des espèces végétales menacées d’extinction et 30% à des espèces d’oiseaux menacées d’extinction.

ARONSON M. F et al. 2014