Écotone Architectural

Ecole des sciences et de la biodiversité, Boulogne-Billancourt, France, 2014 © Takuji Shimmura

Une école de Boulogne-Billancourt a fondé l’ensemble de son projet pédagogique sur la connaissance de la biodiversité, et ce jusque dans les pieds de murs, la toiture et les murs. Le bâtiment est une colline et la toiture à la fois rampe, escalier et espaces verts. Elle bénéficie d’un sol de profondeur variable de 50 centimètres à 1,50 mètres pour permettre le développement d’un cœur forestier de 350 m2, ourlé d’arbustes et de prairies. Une communication est possible entre les niveaux grâce aux murs et aux rampes qui viennent chercher les parties basses.

Saem Val de Seine (maîtrise d’ouvrage) / Chartier-Dalix (architecte) / Bet EVP (structure), Cferm (fluides), F. Bougon (économiste), F. Boutté (Haute Qualité Environnementale), A.E.U. (écologue), Biodiversita (biodiversité), Begc (cuisiniste), Peutz (accoustique) / Sophie Deramond (Responsable projet)

Écotone architectural

Et si on ouvrait les frontières ? — Entre le tout gris et le tout vert créons des passages ! 

Nos environnements sont composés à la fois d’espaces naturels (parcs, jardins, forêts…) et d’espaces urbanisés (habitats, écoles, routes, parking…). Ces réservoirs de nature se retrouvent souvent repliés sur eux-même et non connectés à l’ensemble du territoire. D’un côté les espèces ne peuvent pas se déplacer notamment la faune vivant au sol et de l’autre les humains se retrouvent en déficit de nature. 

Or une des possibilités est de travailler sur ces espaces intermédiaires, afin de créer des lieux de transition où humains et non-humains cohabitent dans de nouvelles zones de refuge et d’activité, autrement dit, de véritables Ecotones urbains. Un écotone est une « zone de transition et de contact entre deux écosystèmes voisins, telle que la lisière d’une forêt, une roselière, etc. Les écotones ont une faune et une flore plus riches que chacun des deux écosystèmes qu’ils séparent, et ils repeuplent parfois ceux-ci. » (Larousse). 

Ces écotones peuvent se retrouver à la fois en continuité horizontale mais aussi en continuité verticale permettant ainsi au bourdon d’aller butiner à plus de 4 mètres de haut ou encore aux corps de se mouvoir plus facilement.

Le bâtiment est une colline ; il y a une communication possible entre les niveaux grâce à ces rampes (…) qui viennent chercher les parties basses, et aussi grâce aux murs. Si on arrive à rétablir une connexion, à créer un chemin vert, une continuité entre le sol et la hauteur, alors on peut envisager beaucoup de choses. Ce n’est pas tant la densité que l’altimétrie et les solutions de continuité qui sont les vraies questions à se poser quand on cherche à recréer un milieu colonisable.

Aurélien Huguet écologue