ÉVITER - RÉDUIRE - COMPENSER

Almere Oosterwold, Almere, Netherlands, 2012 to present

Située sous le niveau de la mer, Almere s’est bâtie sur un polder, c’est-à-dire une étendue artificielle de terre gagnée sur l’eau (marais, lacs et zones littorales), afin d’y aménager des terres agricoles. La baisse de rentabilité de l’agriculture et l’augmentation des besoins fonciers pour l’agglomération d’Amsterdam ont conduit à rediriger les terres asséchées vers une fonction résidentielle et à tester de nouvelles méthodes de programmation urbaine dont celle d’un urbanisme « Do It Yourself » en faveur de l’auto-construction et d’une liberté constructive. Les constructions sont encadrées par une programmation générale en faveur d’une ville vivable, où les habitants sont tenus de maintenir : 18% de construction, 8% de routes, 13% d’espaces verts publics, 2% d’eau et 59% d’agriculture urbaine (permaculture, maraîchage, agroforesterie…). Entraide collective et réapparition de la biodiversité en sont les constats actuels.

Ville d’Almere et Agence gouvernementale de développement immobilier (maîtrise d’ouvrage), MVRDV (architecte) Niels Hofstra (architecte paysagiste), Grontmij – Alex Hekman, Martin de Jonge, Jasper Groebe (infrastructures, énergie et assainissement), Wageningen University – Jan Eelco Jansma (Conseils agricoles urbains)

Éviter - Réduire - Améliorer

Eviter, Réduire, Compenser (E.R.C) et… Améliorer, qu’il s’agisse de la santé de la biodiversité ou de la santé des humains, telle serait une dernière possibilité à ajouter. 

La démarche E.R.C est couramment utilisée dans les études d’impacts en environnement, afin d’appliquer graduellement des techniques d’évitement, de réduction ou de compensation. Or le décloisonnement des professions, notamment entre architecte et écologue permettrait de ne plus seulement chercher à réduire l’impact d’un projet ou encore de le compenser ailleurs. Il s’agirait avant tout d’éviter de nuire, et au mieux, et de loin, à penser à Améliorer la vie de l’ensemble des vivants sur le site. 

En équipe pluridisciplinaire, la solution de l’évitement permet de préserver des milieux à forte valeur de biodiversité et/ou à forte qualité de vie, et la solution de l’amélioration offrirait la possibilité de créer de nouveaux lieux de vie pour les vivants, en créant de nouveaux interstices, de nouveaux lieux de refuge, de transition, de déplacement.

Auparavant mon terrain était en monoculture ... grâce aux parcelles agricoles récrées entre les habitations, en trois ans, la biodiversité est devenue florissante (insectes, oiseaux, ...)

Daniel A. écologue et habitant

Une étude publiée le 29 juin 2019 démontre que d'après la loi, 80 % des mesures compensatoires auraient dû être bloquées en raison d'une compensation insuffisante. 81% des mesures ont été effectuées sur des espaces semi-naturels déjà préservés, ce qui conduit à une perte nette de biodiversité et la majorité de la compensation a été réalisée sur des sites polynucleiques alors que les zones dégradées étaient d'un seul tenant.

MNHN, AgroParisTech, CNRS, Université Paris-Sud